Syndrome de l'imposteur

[Eternalsnow]

Coucou à toutes,

Hier j'ai réalisé que je faisais partie de ceux qui souffrent du syndrome de l'imposteur.

Avoir le syndrome de l'imposteur c'est souffrir sans cesse du doute quant à nos réussites. Pour donner un exemple, chaque fois que je réussis un examen, je me dis que j'ai eu de la chance de tomber sur des questions simples, mais que si j'étais tombée sur d'autres questions je n'aurais pas réussi.
En fait, c'est nier ses qualités.

Ce truc me bouffe la vie depuis quelques années, surtout depuis que je suis à l'unif où j'ai l'impression que je n'ai pas les capacités pour aller plus loin. Mais ca me bouffe aussi dans mes relations amoureuses, où j'ai toujours eu l'impression que je ne méritais pas d'être vue comme une fille super, qu'un jour le mec en question se rendrait compte que je suis pas celle qu'il pense que je suis.

L'avoir réalisé m'a fait dans un premier temps pleurer. J'ai peur que cela me gâche la vie à chaque fois que j'avancerais. Je suis consciente qu'il faut que je travaille dessus. Dans un deuxième temps je me sens un peu mieux, parce que je suis consciente que tous ces sentiments négatifs que j'ai ressentis sont "faux", que je me les "invente" en quelque sorte.

D'après mes recherches cela viendrait de l'enfance, quand l'un de nos parents (ou les deux) exigeai(en)t beaucoup de nous. Et c'est vrai que j'ai beaucoup souffert des remarques du style "tu n'as eu que 15 ? c'est pas terrible".

Alors voilà, je voulais en parler. Si vous avez des conseils/des avis sur la question, ou tout simplement si vous avez l'impression de vivre la même chose que moi, que ce soit ponctuel ou récurrent... Je vous écoute.

[Alexandrie]

Je pense ressentir la même chose que toi, mais je pensais sincèrement que c'était juste un manque de confiance en moi en fait :///

Je suis avec mon chéri depuis maintenant 4ans et je suis encore à me demander dans mes mauvais jours pourquoi il m'a choisi alors que je suis un petit boudin tout ce qu'il y a de plus banal avec une situation personnelle et familiale plus que catastrophique. Il m'arrive même d'être en colère contre lui car je suis tellement mal dans ma peau que je le déteste de me trouver des qualités. Lors des relations sexuelles c'est parfois compliqué aussi car je ne comprend pas ce qui lui donne envie chez moi. J'ai honte de le dire mais il m'est arrivé de trouver dégoûtant de voir qu'il se salissait avec quelqu'un comme moi. Mais c'est dans mes mauvais jours tout ça, heureusement depuis un moment j'ai plus de bons jours que de mauvais.

Avec mes parents c'était fort compliqué quand j'étais petite, ma mère me mettait une pression énorme pour l'école. Quand j'avais un 7/10 à un contrôle je tremblais car je savais qu'à la maison ça allait barder pour moi. Si je n'avais pas une moyenne de 90/100 dans toutes mes matières j'étais considéré comme un âne et mo père me menaçait de me mettre dans une école spécialisée pour les enfants en "retard". Lors des vacances je devais étudier et faire des travaux de vacances. Je ne pouvais pas voir mes amies après l'école ni les vacances ni les week ends car je devais travailler mes cours. Ce qui explique que je n'ai pas appris à rouler à vélo. Ma mère me disait toujours que je devais être la meilleure pour prouver "qu'une fille de chômeur peut réussir". Je devais supporter ses complexes pour elle. C'était pas simple surtout que ma soeur n'avait pas du tout à supporter la pression que l'on m'imposait. Elle était félicitée quand elle ramenais un 6/10 et quand moi je ramenais un 10/10 mes parents me disaient "c'est bien".

Je ne sais pas si j'ai la même chose que toi, mais comme tu vois je peux comprendre pas mal de trucs. Si jamais tu veux en parler n'hésite pas.

[Eternalsnow]

Moi pareil, y a des phases. Souvent ça va, mais quand je commence à penser que j'ai réussi mes études par chance ou qu'un jour mon copain me quittera parce que je suis pas aussi intelligente qu'il le dit, que je fais pas le ménage tous les 4 matins, que quand il me fait un compliment c'est juste pour me faire plaisir et non pas parce qu'il le pense sincèrement, je déprime pas mal.

Avec mes parents par contre, ils ne me forçaient sur rien. Juste à force d'entendre des "bof, tu peux mieux faire" ou des "tu me déçois" j'ai fini par en souffrir. Par contre même phénomène avec ma soeur : elle faisait du 12/20 en 6ème c'était très bien. Moi je faisais du 18 c'était "ah c'est cool, tant mieux".

Maintenant que je vis plus chez mes parents, l'important pour eux c'est que je réussisse à avoir mon diplôme, ça s'est calmé. Mais le problème est là : j'ai tellement l'impression que si j'ai réussi, c'est pas parce que je suis bonne dans ce que je fais, mais par chance. Du coup, j'ai de plus en plus d'angoisses à propos de mes études :s

Pour mon copain, ça commence tout doucement à passer parce qu'il me connaît de plus en plus et qu'avec le temps je me dis que si j'étais pas bien à ses yeux, il serait pas avec moi, on n'aurait pas emménagé ensemble et il ne me dirait pas que je suis la femme de sa vie. Je me dis que si je l'intéressais pas, à force il serait lassé et il n'aurait peut-être pas envie de faire des trucs avec moi. Mais parfois ces convictions s'effondrent, notamment quand le stress de son boulot + les heures sup' font qu'on fait moins de choses ensemble, et là j'en souffre.

C'est juste pas évident quand je commence à avoir des pensées négatives, ça fait beaucoup de mal... :/

[Piaf]

Eternalsnow : heu... statistiquement je pense pas que tu puisses etre à l'unif juste parce qu'on t'as posé les bonnes questions ;) Tu y arrives, et si t'es arrivé jusque là c'est que tu peux aller encore plus loin !

[Laurianne]

Qu'est ce que je vous comprends! Au primaire, mes grands parents paternels voulaient toujours que je sois première de la classe, ils me mettaient une pression de folie car dans la famille, ils étaient tous premiers de la classe et si javais le malheur d'être 2°,j'étais la honte de la famille. Quand ils ont vu à quel point ça me faisait du mal,ils ont arrêté en 6°. Depuis, chaque fois que je réussis quelque chose, je pense que j'ai eu de la chance et que ce n'est pas mes réelles capacités. Pourtant,on m'a diagnostiqué comme surdouée (mes parents ont voulu me faire passer le test pour me prouver que je n'étais pas nulle).
Et puis même avec mon homme, je me dis que l'amour le rend aveugle et qu'il ne se rend pas compte de mes défauts.

[Eternalsnow]

Piaf : tu as fort raison mais le problème c'est que quand on pense à ce genre de choses, on privilégie le scénario qui nous donne l'impression d'avoir eu de la chance plutôt que la logique. Fin perso c'est mon sentiment.
Mais là, j'essaie d'aller contre ces sentiments faussés justement. Donc merci :)

Laurianne : Ahlalala le malheur d'être diagnostiquée surdouée... J'l'ai été aussi dès 5 ans car j'ai appris à lire toute seule (vraiment, il parait que je demandais juste comment on écrivait certains mots). C'était bien juste qu'à l'arrivée de ma p'tite soeur. Ou là on a commencé à ne plus me féliciter quand je réussissais. Quand je ramenais des bons points, on me disait "oui d'accord". Jamais de commentaires sur mon bon bulletin. Les seules critiques que j'avais c'est des négatives.
A force de grandir dans un environnement où ce que tu fais n'est jamais assez bien, t'en prends pour ton grade...
Et voilà...