J'ai vécu l'inexplicable

Tu as vécu une expérience paranormale ? Ou tu te poses des questions sur les esprits, la magie, etc. ?
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Valona
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Seule dans ma chambre

Les choses inexplicables - 6

Durant ces vacances de la Toussaint, seule dans ma chambre, à réviser, je ne prête pas immédiatement attention à ce bruit régulier. Il est léger. Impossible à localiser. Je lève les yeux de mes notes, je regarde l'écran de mon ordinateur. J'écoute attentivement. Je connais bien ce bruit. Je l'ai souvent entendu dans mon adolescence. Je me lève lentement. Il n'y a que la lampe à halogène sur mon bureau qui éclaire la pièce. Faible dès que je m'en écarte de quelques pas. Je marche sur la pointe des pieds. En chaussettes. Je cherche à localiser l'endroit d'où proviennent ces coups à peine audibles. Je n'ai pas d'autre comparaison que celle-ci. Surtout que j'arrive à le reproduire. Un stylo que je tape sur le tuyau vertical du radiateur. Curieusement, lorsque je suis de côté de la chambre, le bruit se fait entendre à l'opposé. Je retourne à mes révisions. Mon attitude et mes interrogations m'apparaissent soudainement aussi stupides que le phénomène lui-même.

J'avais oublié. Ce petit bruit régulier précède souvent d'autres évènements. Je refuse de me laisser distraire. Aussi, en continuant à travailler, je mets de la musique sur Youtube. À faible volume pour ne pas être perturbée. C'est sans compter sur l'espièglerie de "l'esprit frappeur". Les coups deviennent plus sonores. Comme les conséquences d'une volonté délibérée. Ça pourrait m'excéder. Tout cela dure depuis une vingtaine de minutes. Je coupe la musique. Tout cesse. Je murmure une vulgarité sans cesser de rester concentrée. La préparation de la seconde partie du premier trimestre est bien plus importante qu'un éventuel poltergeist. Le silence. Très agréable. Il est 21 h. Je m'apprête à descendre rejoindre mes parents au salon. Je range mes fiches, mon classeur. Par acquis de conscience je surfe un peu sur le site de l'université. Le bruit reprend. Il faut imaginer un métronome qui marquerait le premier temps d'une mesure en comptant quatre et à 40 à la noire. C'est comparable. Je compte.

Je me lève pour faire une nouvelle fois le tour de ma chambre. C'est une grande pièce d'environs dix mètres sur huit. Deux fenêtres. L'une donne sur le Nord, l'autre sur l'Est. L'une d'entre elles est une porte fenêtre qui donne sur un balcon. Mais le vent y jette des paquets d'eau. Il fait nuit noire dehors. Une fois encore je reste sur l'impossibilité de trouver l'endroit exacte. Je colle mon oreille sur un des deux radiateurs. Il peut arriver que des bruits de chaufferie résonnent dans les tuyaux avec le principe "téléphone". À présent le bruit semble venir de l'armoire. Je l'ouvre. Ils proviennent de la commode. Je commence à en avoir assez d'être prise pour une quiche. Je lance : << Dégage ! >>. Le bruit cesse. Quand j'ouvre la porte pour sortir, j'entends distinctement un soupir. Comme un soupir de dépit.

J'hésite. Plus rien. Les hallucinations auditives existent. Même si je sais parfaitement que ces phénomènes n'ont strictement rien de commun avec le suggestif des choses de l'esprit. Depuis petite je suis confrontée à ce genre de choses. Je reste un instant immobile. Il ne se passe plus rien. J'éteins la lumière. Je descends. Papa et maman sont devant la télévision. L'un contre l'autre dans le canapé. Maman enveloppée dans son plaid, ses jambes sur les genoux de papa. Je propose de préparer une bonne tisane. << Jasmin ! >> dit Maman. << Deux sucres ! >> rajoute papa. Notre cuisine est située sous ma chambre. Je colle mon oreille contre les deux tuyaux des radiateurs. Rien. Peut-être juste ce lointain bouillonnement à peine perceptible. L'eau bouillante. Je raconte l'évènement à mes parents.

Il est 22 h30. Avec une légère appréhension mais avec une fatigue certaine je fais la bise à mes parents. Je monte l'escalier en consultant l'écran de mon I-phone. La douche. J'aime prendre mon temps. Je reviens dans ma chambre. J'aime préparer les vêtements du lendemain. Soigneusement pliés dans le fauteuil. Je me couche. Je ne pense plus vraiment aux phénomènes sonores. Couchée sur le dos je fais le bilan de cette journée. Depuis petite je me décerne des satisfécits pour telles ou telles actions. C'est ainsi que je m'endors pour plonger dans le plus profond des sommeils. Sans être indisposée par un bruit quelconque. Il ne se passe d'ailleurs jamais rien quand je suis couchée dans mon lit. Quand je dors. Ce n'est qu'au matin, vers sept heures trente que je découvre ma paire de jeans dépliée sur le fauteuil.

À suivre
J'aime être vue au point d'en oublier de voir
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Des bruits de pas derrière moi

Qui est avec moi dans ce couloir ?

Hier, après les cours, en fin d'après-midi, je passe voir ma meilleure copine. Elle vit dans une résidence étudiante. Son studio est au troisième étage d'un immeuble qui en compte six. J'ai promis de lui emmener les notes prises aujourd'hui durant les deux heures de mathématiques. Je suis déjà venue en ce lieu deux fois. C'est un bâtiment datant des années soixante. Sinistre. Entièrement rénové. Pourtant, malgré sa couleur ocre clair censée l'égayer, ses façades restent lugubres. Très certainement à cause du style discutable de l'architecture. Je monte les huit larges marches de l'escalier. J'entre par une des portes vitrées après avoir sonné et m'être annoncée dans l'interphone. Comme les deux fois précédentes, une fois dans le hall, devant les boîtes aux lettres, j'ai cette sensation oppressante étrange.

Je ne me sens vraiment pas à mon aise en m'enfonçant dans le couloir mal éclairé. Il y a deux ascenseurs. Celui de droite dessert les étages pairs, celui de gauche les étages impairs. Je suis debout devant les portes métalliques grises de celui de gauche. C'est avec un mouchoir en papier que j'appuie sur le bouton d'appel. La flèche jaune s'allume en direction du bas. Je vérifie les feuilles dans la pochette que je serre contre ma poitrine. Un bruit de pas. Il résonne étrangement. Tout résonne étrangement dans les communs de cet immeuble. Ça pourrait glacer les sangs. Je tourne la tête pour regarder qui s'approche. Quelle n'est pas ma stupeur. Personne. Ce maudit ascenseur qui n'arrive pas. J'appuie un nouvelle fois en maugréant. Le bruit des pas reprend. Quelqu'un se dirige vers les portes. Je regarde à nouveau. Personne. Tout cesse. L'ampoule dans son grillage se met à clignoter. En quelques secondes alternent les séquences éclairées et celles d'obscurités.

Cette fois j'appuie à plusieurs reprises sur le bouton. Agacée. À bout de patience. Les bruits de pas reprennent. Les portes s'ouvrent enfin. Je m'engouffre, prête à frapper l'inconvenant qui voudrait continuer à m'importuner. Évidemment, il n'y a personne. La lenteur de cet ascenseur est désespérante. J'enrage. Il s'arrête enfin dans un claquement inquiétant au troisième étage. La vétusté de ce bâtiment mériterait la visite d'une commission d'inspection. Je prends à gauche. C'est un long couloir sur une cinquantaine de mètres. Derrière quelques portes j'entends des rires, des éclats de voix. Au fond il faut reprendre à droite car le studio No 47 est au fond de celui-ci. Soudain, résonnant plus fortement, le bruit des pas. Quelqu'un me suit. J'en suis certaine. Je reste dissimulée derrière le coin pour surprendre le plaisantin et pouvoir l'effrayer à mon tour. C'est étrange. Les pas se dirigent pourtant par ici. J'attends. Ça commence à m'irriter très sérieusement.

Je regarde en jaillissant comme un diable de sa boîte. Personne. Plus aucun bruit. Cette fois je me fâche. Je ne suis absolument pas d'une nature émotive. Pour me faire peur il faut se lever de bonne heure. Tout au fond de moi pourtant, cette sensation que je connais bien. Cette impression qui m'envahit à chaque fois que je suis confrontée à l'irrationnel. C'est presque une habitude qui remonte à l'enfance. Je tourne les talons en haussant les épaules. En marchant vite je dis : << Le jour où tu auras fini de me faire chier, fais-le moi savoir, ordure ! >>. Je prononce souvent cette formule quand j'ai affaire à cette entité qui semble être attachée à moi depuis que je suis petite. Ma vulgarité me fait sourire et me rassure. Derrière moi, le bruit des pas. J'arrive devant la porte de ma copine. Je mets mon masque "covid". Je frappe trois coups. Elle vient m'ouvrir en pyjama. La grippe. Je ne m'attarde pas. Je lui remets les documents avant de filer. Je préfère fuir tous risques de contagions. Cette fois en courant. << Merci ! >> s'exclame t-elle sur le pas de sa porte en me regardant m'enfuir en disant : << Salut à bientôt ! >>

Il ne se passe plus rien. J'ai très nettement la sensation d'une présence invisible avec moi dans l'ascenseur. Je ne ressens pourtant aucune crainte. Aucune peur. Juste la profonde lassitude d'être à nouveau confrontée à l'inexplicable. Une fois sortie de l'immeuble, malgré le froid glacial, en marchant sur la neige gelée qui craque sous mes pas, je respire à nouveau dans un soulagement bienfaisant. Une fois assise au volant, je n'y pense plus. Je me mets à rire en imaginant un fantôme qui doit s'ennuyer à tel point qu'il n'a pour seule occupation que d'importuner les filles. Peut-être une sorte de satyre de l'au-delà. Un incube. Je me dis : << Triste con ! Qu'est-ce que ça devait être de ton vivant ! >>. Très rapidement, comme j'aime à le faire en roulant je chantonne. Je raconte mon aventure à papa. Il écoute toujours avec beaucoup d'attention.

À suivre
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