Une violence inouïe

[Maly]

Ce monde est effrayant !
Alors bien sûr ce n'est pas ce we, aussi douloureux soit-il, qui va faire prendre conscience de cette évidence, mais la verbaliser reste un moyen d'y faire face autant que possible.
Jours après jours, décennies après décennies, siècles après siècles, l'humanité incrédule est contrainte de payer un lourd tribu sanguin à celle bestiale et criminelle aveuglée par des haines indignes, qu'elle que soient leurs origines.
Que pèsent la compassion, la bonté, le sens du partage et le respect de la vie face au déluge de feu lorsqu'il s'abat sur la faiblesse ou l'innocence ?
J'ai souvent entendu ma maman dire :"qui sauve une vie sauve le monde", et bien sûr cette maxime a grandement participé à la construction de ma conscience humaine, elle est sûrement la base de mon regard de fille, de femme, de maman en devenir, sur la valeur de la vie et l'importance de ce que j'espère en faire. C'est dans ces moments où les hommes, car il s'agit bien essentiellement d'eux, pulvérisent partout ce en quoi je crois, qu'elle me permet de ne pas désespérer définitivement de l'humain.
Comment vivre sereinement nos bonheurs personnels dans ce chaos permanent ?
Se poser cette question n'est pas manifester de l'égoïsme, et c'est bien là un des paradoxe de la vie qui me questionne souvent. Les bonheurs que l'on peut vivre, toucher du doigt presque au quotidien , sont il me semble notre plus sûr moyen de se protéger des effets désastreux qu'ont souvent les images dont nous abreuvent les moyens modernes d'informations.
Partout sur cette terre le chagrin rôde, attend son heure pour surgir, et frappe sans discernement. Est-ce une fatalité devant laquelle il faudrait se résigner ?
Je ne trouve pas de réponse à cette interrogation, alors je me réfugie dans les pensées qui me rassurent, même si sûrement un peu illusoires. J'ai besoin de cette faiblesse, comme la recherche d'un refuge pour apaiser mes angoisses. La violence me traumatise, je ne peux l'affronter sans détresse, sans larmes, sans peurs.
C'est pour ça qu'hier soir pour évacuer mon stress et ma tristesse j'ai appelé mon chéri, cet homme qui bientôt consacrera sa vie à soigner les autres, qui rêve de s'engager là où certains ne pensent qu'à détruire, et j'ai pu m'endormir apaisée, protégée par un bonheur et l'amour qui manquent à tant d'autres.
"Qui sauve une vie sauve le monde", en Israël et en Palestine, comme c'est déjà arrivé si souvent ailleurs, d'autres humains vont une fois encore s'atteler à cette formidable tâche, des humains sans autres rêves que d'œuvrer pour un monde moins effrayant, des humains qui seuls peuvent encore être digne d'être appelés ainsi, des humains qui permettent à d'autres quelque part, ailleurs, loin, d'être peut-être encore heureux, malgré tout ...

Maly.