
"Il y a une aberration : l'IVG est anonyme et gratuite pour les mineures, la pilule du lendemain est anonyme et gratuite pour les mineures mais la pilule contraceptive, non... C'est monstrueux !" Monstrueux en effet, quand on sait que parallèlement, sur les "237.000 IVG" pratiquées en 2009 en France, "15.000" concernaient des mineures. L'homme qui s'indigne ainsi est le Dr Israël Nisand, professeur et chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg.
Dans une interview au Parisien, publiée à l'occasion de la Journée mondiale de la contraception, il lance un cri d'alarme : "Il faut d'urgence rendre la pilule anonyme et gratuite pour les jeunes filles de moins de 18 ans. L'an dernier, il y a eu 237.000 IVG en France, dont 15.000 pratiquées sur des mineures", souligne le chef du service gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg.
Si une jeune fille de moins de 18 ans veut prendre la pilule sans que ses parents le sachent, "elle ne le peut pas" car "quand elle va à la pharmacie, ça passe par la Sécu des parents", fait-il valoir. "Il faut absolument remédier à cela, sinon on continuera chaque année à se lamenter sur l'augmentation de nombre d'IVG de mineures. Les petites jeunes n'ont pas à payer l'addition des tabous de notre société", ajoute le Dr Nisand.
Le dispositif "Info Ado" qu'il a initié pour permettre aux mineures de bénéficier de la pilule de manière gratuite et anonyme est "applicable du jour au lendemain dans le Cantal ou dans n'importe quelle région", indique-t-il. "Il y a quatre ans, j'ai rencontré Roselyne Bachelot qui s'est dite très intéressée. Elle m'a dit : Il faudrait faire une expérience régionale. Je lui ai répondu qu'elle était déjà faite depuis longtemps en Alsace. Puis je n'ai plus eu de nouvelles", regrette-t-il.
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