Un soir d'une rencontre fortuite, qui n'a existé que par mon envie de rentrer à la maison un jour plus tôt que prévu, et le partage d'un repas de travail où je n'aurais pas du être et de la soirée qui a suivie. Déjà son instinct paternel était en éveil, je ne m'en étais juste pas aperçu, mes sens sûrement perturbés à mon insue

Depuis plusieurs semaines ses mots, qu'il me parle ou m'écrit, ont un son ou un parfum différent, mélange de conseils, de bienveillance, d'inquiétudes aussi, toutes subtiles expressions qui transpirent l'amour paternel.
Il en a vu daddy déjà ! Notre sœur aînée fut la première à s'envoler, et lui a rapidement offert "sa" merveilleuse petite fille.
Et puis les jumelles, unies au point de quitter la maison presque en même temps, jumelées jusque dans leur vie amoureuse.
Alors bien sûr il sait faire, ça va aller !
Et bien pas tant que ça car après moi, plus d'autre fille....
Oui je sens chez lui une vraie tristesse qui couve, mais je sais aussi qu'elle est quelque part douce et jolie.
J'ai compris tout ça le soir où il a organisé la "rencontre au sommet". Bien sûr que cette soirée était qu'amicale et joyeuse, et l'organisation logistique des vacances n'était qu'un prétexte.
Dans les jours qui ont suivi ses mots et attitudes me sont revenus, messages pour Gwendal, regards pour moi, tout voulait dire "OK je valide, j'ai confiance, mais c'est pas facile".
À mesure que mon "amireux" devient mon amoureux, sa "pretty princess" s'efface pour laisser place à sa fille, la dernière pour lui faire vivre toutes ces émotions contradictoires, normales mais certainement autant craintes qu'attendues pour un papa.
Samedi matin je vais quitter la maison pour la première fois seule pour des vacances et par amour d'un autre. Il me dira amuse toi ma chérie, profite, sois heureuse, et me serrera dans ses bras comme il l'a fait des centaines de fois pour nous toutes à la maison, protecteur et aimant.
Il dissimulera alors cette douce et jolie tristesse que je devine et comprends maintenant, qui mouillera discrètement ses yeux de l'intérieur, et bien sûr personne ne le saura... À part moi

Maly.