C'est sûrement ce dont j'avais le plus besoin ce we et c'est exactement ce que j'ai trouvé dans un petit village normand, près de Granville, lieu ravissant et paisible où mon chéri a trouver une petite auberge comme on en voit parfois dans les films romantiques, bâtisse à taille humaine entourée d'un jardin déjà prêt à fleurir et d'un joli parc arboré de pommiers et autres fruitiers.
J'évoque assez souvent le calme, et mon besoin de retrouver régulièrement ce ressenti. C'est dans cette forme de quiétude que je repose mon cœur inflammable , mon esprit embouteillé ou mon corps impétueux. J'ai toujours su quand et où trouver ces respirations essentielles à me maintenir en équilibre, mais les partager à deux m'était inconnu.
Arrivés sur place un peu tardivement vendredi soir, sans même le conscientiser, nous avons passé trois nuits et deux jours seuls au monde, simplement heureux d'être ensemble, dans ce petit oasis, ne revenant à la vie naturelle que ce lundi matin.
Sans cette TV nourrissant toutes les angoisses, sans ces smartphones qui n'envoient que des baisers numériques, sans ces bruits quotidiens qui nous emprisonnent dans un monde chaotique, plus rien de tout ça pour nous polluer et tout change, l'atmosphère n'est plus la même.
Il a beaucoup plu, venté également. La température était fraîche mais rien ne pouvait altérer notre joie d'être ensemble, presque perdu dans un petit village retiré, et nous sommes resté comme blottis dans ce petit cocon, comme si l'envie de se serrer, de s'embrasser, de se tenir autant par les yeux que par nos doigts mêlés, était à ce moment là plus importante que d'habitude, plus urgente.
C'est assez inexplicable, alors que nous sommes toujours prêt à bouger, nous dépenser, ne restant presque jamais en place, ce we rien d'autre que se parler, partager nos rêves, envisager notre avenir, ne nous a traverser l'esprit, comme si tous les deux, en osmose, attendions un tel moment. Et on était si bien que d'évidence cela correspondait à un vrai besoin.
Et j'ai parler, je lui ai dit tant de choses.
Puis j'ai pleuré aussi, de joie, d'espérance.
Parler lorsque que l'on se sait écouter libère les mots. Pleurer au plaisir d'être entendue libère le cœur.
3 nuits et 2 jours à se regarder, à se respirer, à s'aider autant qu'à s'aimer.
3 nuits et 2 jours où chaque mot est une promesse, chaque geste une caresse.
3 nuits et 2 jours au bon moment, au bon endroit, loin de Cortina, de Venise, des Pyrénées, mais tout aussi beaux dans mon cœur et tellement purs, opportuns, sûrement décisifs .
Ce matin sur le retour on a fait une pause en passant juste devant le Mont Saint Michel, Gwendal m'y mènera à une autre occasion, mais postée à quelques mètres j'ai pu observer cette petite colline où brille à son sommet l'archange.
Assise sur un petit carré d'herbe humide, adossée au buste de mon fiancé, je suis restée de longues minutes dans ses bras à laisser voguer mes pensées, heureuse et amoureuse, les yeux rivé vers l'archange...
